Michel Sardou , né le 26 janvier 1947 à Paris, est un chanteur et comédien français.
Fils des comédiens Fernand Sardou et Jackie Sardou, et petit-fils de Valentin Sardou, Michel Sardou est le descendant d’une tradition familiale dans le monde du spectacle depuis le milieu du xixe siècle.
Auteur de nombreux succès, il compte parmi les chanteurs français les plus populaires.
Après des débuts difficiles chez Barclay Records, Sardou connaît un début de notoriété, en 1967, avec Les Ricains, d’autant que la censure qui frappe la chanson attire l’attention sur lui.
Ce n’est cependant qu’au début des années 1970 que sa carrière connaît un véritable second départ. Il enchaîne alors les succès et devient en quelques années l’un des artistes les plus appréciés du public.
à partir des années 1990 les tubes se font moins nombreux, sa popularité demeure intacte et il établit souvent des records de fréquentation lors de ses tournées et concerts parisiens.
Depuis la fin des années 2000, il accorde une place de plus en plus importante à ses activités de comédien de théâtre.
Michel Sardou développe tout au long de sa carrière une identité artistique singulière, du fait de la grande diversité des thèmes abordés dans ses chansons.
Bien qu’il récuse le terme de « chanteur engagé », les nombreux regards qu’il lance sur la société ont divisé la classe médiatique et les commentateurs à de multiples reprises, déclenchant plusieurs controverses dans les années 1970 et s’attirant les foudres de nombreuses associations, politisées ou non, et principalement du Mouvement de libération des femmes (MLF).
Il subit des polémiques qui, toutefois, n’ont jamais affecté son succès puisque en cinquante années de carrière, il a enregistré 26 albums studio et 18 albums live, réunissant un total de plus de 350 chansons, et reçu quatre Victoires de la musique.
Michel Sardou a vendu plus de 100 millions de disques, ce qui le classe parmi les plus grands vendeurs de disques français.
Michel Sardou naît le 26 janvier 1947 à Paris, à 14 heures, dans une clinique de la rue Caulaincourt située dans le 18e arrondissement .
« Enfant de la balle », fils unique de la danseuse et comédienne Jackie Sardou et du chanteur et comédien Fernand Sardou, petit-fils de Valentin Sardou, il est l’héritier d’une longue tradition familiale dans les métiers du spectacle.
Il est d’origine provençale par son père et parisienne par sa mère. Ses grands-parents paternels étaient en effet comiques de scène à Marseille et sa grand-mère maternelle était danseuse de cabaret dans la capitale.
Frédéric Quinonero émet l’hypothèse que le nom « Sardou » renverrait à « sarde », une langue parlée en Sardaigne
Très jeune, il est élevé dans le petit village de Kœur-la-Petite dans la Meuse par une nourrice qui exerce la profession de garde-barrière , Marie-Jeanne, à qui il dédie la chanson Marie ma belle en 19946.
Mais cette existence ne dure pas, et il passe son enfance à suivre ses parents dans les cabarets parisiens où ils se produisent et assiste à leurs tournées , ce qui représente une passion pour lui.
Alors pensionnaire au collège du Montcel , établissement privé luxueux de Jouy-en-Josas, sa situation scolaire peu brillante et la vie qu’il mène, entre coulisses et salles de spectacles, le poussent petit à petit à envisager d’arrêter ses études qui ne l’intéressent pas.
En 1964, âgé de dix-sept ans, après avoir passé la première partie de son baccalauréat, il projette de s’enfuir au Brésil afin d’y monter une boîte de strip-tease . Son père le rattrape de justesse à l’aéroport.
Durant la première partie des années 1960, Michel Sardou chante dans différents cabarets de Montmartre, dont celui de Patachou (mère de l’auteur-compositeur Pierre Billon, avec qui il se lie d’amitié et avec lequel il collabore à partir des années 1970). Il officie également le soir comme serveur-artiste (1963) et chanteur (1964-1965) au cabaret Chez Fernand Sardou ; dans la journée il prend des cours de théâtre chez Raymond Girard puis chez Yves Furet.
C’est au théâtre du Châtelet qu’il rencontre la danseuse Françoise Pettré, avec laquelle il se marie en 1965 à l’église Saint-Pierre de Montmartre.
Après avoir tourné en tant que figurant dans le film Paris brûle-t-il ? de René Clément en 1965, Michel Sardou décroche un premier contrat avec la maison de disques Barclay Records. Il débute dans la chanson la même année avec le 45 tours Le Madras coécrite avec ses amis Michel Fugain et Patrice Laffont.
Cette chanson qui est une charge contre le mouvement hippie lui offre un premier passage à la télévision, durant lequel il est confronté à un jury, dans lequel figure l’acteur Jean Yanne.
Ces derniers ne l’estiment pas capable de percer dans le monde de la chanson, et la sortie du Madras passe incognito. S’ensuit une série de 45 tours qui, petit à petit, lui donnent un début de notoriété, sans pour autant rencontrer de véritable succès commercial.
En 1966, il fait la rencontre de Jacques Revaux, qui devient son plus fidèle collaborateur et le compositeur de nombreuses chansons, dont beaucoup figurent parmi les classiques de son répertoire.
Mais la même année, il est arrêté par les gendarmes, pour avoir oublié de répondre au recensement militaire, dans la salle de Bobino où il assure la première partie du spectacle de François Deguelt. Conduit à la caserne de Montlhéry, il doit alors assumer dix-huit mois de service militaire.
Cette expérience lui inspire, cinq ans plus tard, la chanson satirique Le Rire du sergent.
Sa carrière est réellement lancée en 1967, avec le titre Les Ricains, aussitôt censuré : alors que la France est sortie du commandement intégré de l’OTAN un an plus tôt, et que la guerre du Viêt Nam provoque une vague d’antiaméricanisme, Michel Sardou chante le devoir de reconnaissance envers les États-Unis sans qui, affirme-t-il, « vous seriez tous en Germanie / À parler de je ne sais quoi / À saluer je ne sais qui », claires allusions à la Libération de 1944 par les forces alliées.
La chanson n’est pas du goût du Président de la République Charles de Gaulle qui recommande sa non diffusion à l’ORTF, le refrain étant notamment perçu comme une critique de la ligne géopolitique gaullienne. Un gendarme intervient même à Europe n°1 pour se saisir du 45 tours.
Cet épisode confère au chanteur une notoriété nouvelle mais encore fragile. Entre 1967 et 1970, il peine toujours à rencontrer un franc succès ; seule la chanson Petit, en 1968, obtient un succès d’estime. Devant l’enchaînement de 45 tours au succès très mitigé, Eddie Barclay décide en 1969 de résilier son contrat, ne l’estimant « pas fait pour ce métier ». Le même jour, Barclay licencie également Pierre Perret.
Le 27 juin 1969, Michel Sardou signe avec la maison de disque Tréma, un label discographique créé la même année par Jacques Revaux et Régis Talar afin de poursuivre la production de ses disques. Sa première fille, Sandrine, naît le 15 janvier 1970.
En 1970, il atteint véritablement le statut de vedette. Il enregistre l’album J’habite en France, dont est extrait le 45 tours qui devient son premier grand succès radiophonique et commercial : Les Bals populaires. Alors qu’il n’en voulait initialement pas, cette chanson le place en première place du hit-parade et termine quatrième plus gros succès de l’année 1970.
Plus tard dans l’année, les titres J’habite en France et Et mourir de plaisir, extraits du même album, s’imposent aussi comme de grands succès.
Le style de l’album J’habite en France, qui obtient le prix de l’Académie Charles-Cros remis par le Président de la République Georges Pompidou en 1971, vaut à Sardou d’être classé dans la catégorie « chanteur populaire ». La chanson du même nom l’impose même comme le chanteur de la « France profonde » aux yeux des médias. C’est une image dont il peine à se défaire au cours de sa carrière, bien qu’il ne se soit pas éternisé dans le registre de la chanson à boire.
Les Bals populaires ouvrent cependant la voie à une décennie de succès permanent : à chaque sortie d’album, Sardou se hisse dans les premières places du hit-parade. C’est le cas avec Le Rire du sergent (1971), Le Surveillant général (1972), et en 1973, avec La Maladie d’amour.
Cette chanson reste à ce jour son plus gros succès radiophonique, l’album du même nom restant 21 semaines en tête des ventes, un record pour l’époque. Cette réussite est confirmée avec le succès rencontré par les chansons qui suivent : Les Vieux Mariés, Les Villes de solitude (1973), Une fille aux yeux clairs (1974).
En 1971, Michel Sardou se produit pour la première fois à l’Olympia. Mais parallèlement à sa popularité, le chanteur fait l’objet de polémiques de plus en plus vives.
Des voix féministes, dont le Mouvement de libération des femmes, s’élèvent contre les chansons Les Villes de solitude, où Sardou se mettant dans la peau d’un homme sous l’emprise de l’alcool, chante « J’ai envie de violer des femmes, de les forcer à m’admirer » et Les Vieux Mariés, au ton perçu comme patriarcal en raison des vers suivants : « Tu m’as donné de beaux enfants, tu as le droit de te reposer maintenant ». Ces militantes manifestent fréquemment devant les salles où le chanteur doit se produire.
Sa seconde fille Cynthia voit le jour le 4 décembre 1973. Un fils, Romain, lui naît le 6 janvier 1974 de sa relation avec Élizabeth Haas, dite « Babette », qu’il épouse par la suite en 1977.
Durant l’été 1974, Johnny Hallyday et Michel Sardou se produisent ensemble, le 3 août, aux arènes de Béziers et le 28 août à la patinoire de Genève. L’ordre d’entrée en scène est joué aux dés par les deux protagonistes : Sardou joue en première partie et Hallyday assure la seconde. Il le rejoint pour le final et pour La Musique que j’aime et Johnny B. Goode interprétés en duos.
Le chanteur se produit une deuxième fois à l’Olympia du 26 décembre 1974 au 2 février 1975, spectacle dont Carlos assure la première partie.
En novembre 1975, sort le 45 tours Le France, chanson dans laquelle Sardou s’exprime au nom du paquebot du même nom, à cette époque amarré à un quai du port du Havre, alors que le gouvernement de Jacques Chirac a annoncé mettre fin à la prise en charge de son déficit : « Ne m’appelez plus jamais France / La France, elle m’a laissé tomber », chante-t-il.
La chanson, qui devient par la suite un classique de son répertoire, se vend à plus d’un million d’exemplaires et lui vaut d’être salué par les syndicats et le Parti communiste français , malgré son image de chanteur engagé à droite et les hostilités qui les avaient déjà séparés. En signe de rétorsion, Valéry Giscard d’Estaing lance contre lui une procédure de redressement fiscal, comme l’explique plus tard le chanteur . Cette chanson précède un album – La Vieille – qui, malgré son succès, cause au chanteur de forts désagréments.
Le père de Michel Sardou, Fernand Sardou, meurt le 31 janvier 1976.
Au début de la même année, Sardou se lance dans l’édition d’un magazine, M.S. Magazine, dans un esprit de rivalité et même de polémique avec Claude François qui a repris Podium et en a fait un magazine à succès. Cinq numéros paraissent entre le 1er janvier et le mois de juin 1976.
Après avoir suscité moqueries et controverses, le journal disparaît dans l’indifférence générale. C’est un gouffre financier pour Sardou qui y a investi plus de deux millions et demi de francs.
À l’été 1976, la chanson Je vais t’aimer, deuxième extrait de l’album à paraître, vaut à Sardou un nouveau très gros succès et s’impose comme l’un des titres les plus importants de sa carrière. Le 14 juillet 1976, dans le cadre des célébrations de la fête nationale, Sardou se produit à Strasbourg devant plus de 150 000 spectateurs, accompagné par un orchestre dirigé par Jean Claudric et composé de cent musiciens. L’événement est retransmis en direct sur Europe n°1 et sur FR3.
En outre, malgré le grand succès public de l’album La Vieille – qui dépasse le million d’exemplaires vendus –, plusieurs titres issus de cet opus suscitent la polémique : J’accuse, Le Temps des colonies et surtout Je suis pour lui valent de nombreux déboires.
Avec Le Temps des colonies, Sardou se voit accusé de faire l’apologie d’un colonialisme primaire et raciste. Les radios refusent de diffuser le titre, sauf France Inter, qui ne le passe qu’une seule fois.
Le quotidien Libération commente alors au sujet de la chanson : « Le fascisme n’est pas passé et Sardou va pouvoir continuer à sortir ses sinistres merdes à l’antenne ». Face aux incompréhensions que la chanson suscite, Sardou demande lui-même le retrait de sa commercialisation en format 45 tours.
Le caractère social des chansons de l’album s’étend jusqu’à Je suis pour, chanson qui évoque un père dont l’enfant a été assassiné et qui clame à cor et à cri : « Tu as tué l’enfant d’un amour / Je veux ta mort, je suis pour ».
Le titre sort en pleine affaire Patrick Henry et met définitivement le feu aux poudres, Sardou se voyant accusé de faire l’apologie de la peine de mort. Le chanteur s’en est pourtant toujours défendu en prétendant illustrer la loi du talion.
Alors que le chanteur semble se positionner nettement à droite, ses principaux détracteurs sont Libération, Rouge et Le Quotidien du Peuple, trois journaux marqués à gauche. Sardou déchaîne des batailles éditoriales, comme dans les colonnes de L’Humanité, mais il suscite également de profondes interrogations sur le sens sociologique de son succès.
Dans Rouge, on peut lire par exemple : « Le propre d’un chanteur comme Sardou est d’être parvenu à donner forme à une chanson réactionnaire, au sens fort du mot. Il exprime les effets de la crise des valeurs et de l’idéologie traditionnelle sur ceux qui ne sont pas prêts à remettre présentement celle-ci en cause ».
Les pro et les anti-Sardou, journalistes comme artistes, font entendre leur voix. Ses soutiens écrivent dans les colonnes du Figaro, de Paris Match ou même du Monde. Plusieurs artistes, pourtant engagés à gauche, le soutiennent, comme Yves Montand, Serge Reggiani, Bernard Lavilliers ou encore Maxime Le Forestier, au nom de la liberté d’expression.
Le 11 mars 1977, l’écrivain et polémiste Jean Cau prend la défense de Sardou dans Paris Match, dans un style teinté d’ironie à l’égard de ses détracteurs, et rapportant le climat de violence qui règne alors autour du chanteur.
Début 1977, un comité « anti-Sardou » se forme sous l’impulsion du journaliste belge Bernard Hennebert, se donnant pour but d’empêcher le chanteur de donner ses récitals au cours de la tournée qui commence en février 1977. Des manifestations sont organisées en province contre sa venue, les manifestants l’accueillent par des insultes à son arrivée, peignent des croix gammées sur les véhicules de sa caravane, distribuent des tracts très virulents.
Le 18 février 1977, une bombe artisanale est même retrouvée dans la chaufferie de Forest National, à Bruxelles. Michel Sardou prend la décision d’annuler les deux derniers concerts de sa tournée.
En 1978 paraît un opuscule intitulé Faut-il brûler Sardou ? écrit par Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Klein, dans lequel ils accusent Sardou d’accointances avec l’extrême droite
Devant l’ampleur des événements, Michel Sardou prend du recul avec la chanson à caractère social — sans y renoncer pour autant, comme en témoignent les chansons Le Prix d’un homme et Monsieur Ménard, extraits de l’album Je vole (1978), qui évoquent respectivement un enlèvement (l’actualité de cette année-là est marquée par l’enlèvement d’Aldo Moro en Italie ou encore celui du baron Empain en France) et la violence scolaire (un professeur frappé par un élève).
En 1977, il sort un album à nouveau dominé par la chanson d’amour qui lui vaut quelques sommets dans les hit-parades : La Java de Broadway, qui s’écoule à plus d’un million d’exemplaires et contient notamment la chanson éponyme ainsi que le single le plus vendu de toute sa carrière , succès de l’été 1977, le slow Dix ans plus tôt, dont les ventes dépassent 1,3 million d’exemplaires .
Ce 33 tours, comme celui de 1978 Je vole, lui permettent d’enregistrer des records de vente, prouvant que les événements liés à l’album précédent n’ont pas altéré sa popularité. Les tubes En chantant et Je vole manifestent un retour à la thématique de l’enfance, voire à l’introspection.
À propos d’En chantant, il déclare : « J’avais besoin d’une vraie chanson populaire, facile à entendre et simple à retenir. Les chansons de combat commençaient à me fatiguer. J’avais dans l’idée de changer de métier. J’étais malade, et aucun médecin ne savait de quoi je souffrais. Quelqu’un m’a conseillé de partir en voyage ; en m’assurant que j’allais m’ennuyer partout, mais qu’en rentrant je serais guéri. Je suis parti ».
Sardou se marie avec Babette en octobre 1977. Son quatrième et dernier enfant, Davy, naît le 1er juin 1978.
Du 28 octobre au 29 novembre 1978, il se produit pour la première fois au Palais des congrès de Paris. Le Temps des colonies figure au programme, mais ni J’accuse ni Je suis pour, l’artiste ayant définitivement renoncé à l’interpréter sur scène.
Les albums de 1979 (Verdun) et 1980 (Victoria), qui poussent plus loin cette logique intimiste et personnelle, affichent moins de tubes et moins de titres sortis en 45 tours. Des rumeurs circulent d’ailleurs un temps sur une éventuelle maladie grave, car Sardou se fait plus rare dans les médias.
En 1980, il participe à la création de la comédie musicale Les Misérables, interprétant la chanson À la volonté du peuple en prêtant sa voix à Enjolras, personnage du roman éponyme de Victor Hugo. Selon son propre témoignage, il souhaitait incarner le personnage sur scène mais Robert Hossein, le metteur en scène, ne voulait pas de vedette dans la distribution
Pendant les années 1980, Michel Sardou voit sa popularité se pérenniser. Tout au long de cette décennie, il produit de nombreux tubes, aidé par la diffusion radiophonique importante, avant chaque sortie d’album, d’une chanson rythmée représentant le nouvel opus (Afrique adieu, Chanteur de jazz, Musulmanes, La même eau qui coule…).
L’album de 1981 (qui contient deux de ses plus grands succès : Les Lacs du Connemara et Être une femme) entre au Livre Guinness pour le niveau de ses ventes.
En outre, la fréquentation de ses spectacles, au Palais des congrès de Paris puis, à partir de 1989, au Palais omnisports de Paris-Bercy, est sans cesse croissante. Il se produit la plupart du temps à guichets fermés et bat des records de durée dans plusieurs salles. Les chiffres qu’il établit le classent toujours parmi les chanteurs français les plus populaires. Paraissant plus consensuel, même ses titres les plus « engagés » (le chanteur réfute encore et toujours ce qualificatif) sortis au cours de cette décennie ne suscitent que peu d’émoi.
Que ce soient Vladimir Ilitch (1983), à la fois hommage aux idéaux de Lénine et dénonciation des dérives du régime communiste en URSS, Les Deux Écoles (1984), qui évoque l’opposition école libre / école publique au moment du projet de loi Savary, ou Musulmanes (1986), regard amer sur la condition de la femme dans les pays arabes, ces chansons rencontrent plus de succès que de polémique.
Avec cette dernière chanson, qui rend avant tout hommage aux femmes musulmanes, Sardou permet également d’éloigner de lui les suspicions de racisme portées contre lui après Le Temps des colonies, d’autant qu’il précise refuser l’amalgame entre musulmans et « talibans ou poseurs de bombes », qui commencent à sévir dans les années 1980.
Il déclare le 26 novembre 2012 : « Je regrette que des gens bruyants stigmatisent une communauté à des fins électoralistes. J’avais écrit Musulmanes pour rendre hommage à une civilisation, une culture déjà montrée du doigt à l’époque. Mais là, ça devient dément ».
Il participe à deux reprises au rallye Paris-Dakar, en voiture, comme co-pilote de Jean-Pierre Jabouille, en 1984 et en 1985, sans jamais parvenir toutefois à terminer la course. Cette expérience au cœur des paysages sahariens est à l’origine de l’écriture de la chanson Musulmanes.
En 1987, Michel Sardou obtient la reconnaissance de la profession en recevant aux Victoires de la musique la Victoire de la chanson originale pour Musulmanes. Il fait son premier passage sur la scène du Palais omnisports de Paris-Bercy en 1989.
Lors de la tournée de cette année, chaque représentation parisienne se termine alors par une mise en scène de Robert Hossein impliquant plus de cent figurants sur la chanson Un jour la liberté, écrite spécialement pour commémorer le bicentenaire de la Révolution française.
Au terme de la tournée, le 3 février 1990, il reçoit une Victoire de la musique pour avoir fédéré le plus grand nombre de spectateurs.
L’opus Le Successeur paru en 1988, malgré son million d’exemplaires vendu, n’affiche pas de succès probant bien que deux titres soient parus en singles (La même eau qui coule et Attention les enfants… danger).
À la fin des années 1980, il participe à plusieurs œuvres caritatives. En 1989, il figure dans la chanson humanitaire de Charles Aznavour Pour toi Arménie, parue quelques mois après le séisme du 7 décembre 1988 ayant violemment frappé l’Arménie, parmi de nombreuses personnalités françaises.
Il y interprète un couplet entier. Sardou, qui était un ami de Coluche et était présent le jour de la création des Restos du Cœur, participe également avec Véronique Sanson, Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell à la première tournée des Enfoirés, en 1989. Dans le documentaire Qui êtes-vous Michel Sardou ? de Mireille Dumas diffusé en 2012, il affirme avoir donné « dix briques », soient 100 000 francs, à Coluche pour le lancement de l’association.
Il participe à nouveau aux Enfoirés en 1998, 2004 et 2005.
Michel Sardou se marie avec Françoise Pettré en 1965, alors qu’il est âgé de dix-huit ans, pour s’émanciper de l’autorité parentale, la majorité étant à l’époque établie à vingt et un ans. Leur première fille, Sandrine, naît le 15 janvier 1970 et la seconde, Cynthia, le 4 décembre 1973. Ils divorcent en 1977.
Il se marie une deuxième fois, le 14 octobre 1977, avec Elizabeth Haas, dite « Babette » (sœur de l’astrologue Christine Haas). Elle est la mère de ses fils Romain, né le 6 janvier 1974, et Davy, né le 1er juin 1978.
Mais la tumultueuse relation qu’ils mènent durant plus de vingt années, ponctuée d’infidélités, les pousse au divorce en 1998. Le chanteur déclare entretenir un rapport amical avec elle depuis leur séparation.
Michel Sardou se marie une troisième fois le 11 octobre 1999 avec l’ancienne rédactrice en chef de Elle, Anne-Marie Périer. Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly-sur-Seine, se charge de les unir dans sa mairie.
Le fait que son premier fils Romain soit devenu écrivain, mais surtout que son second fils Davy soit devenu comédien perpétue la dynastie d’artistes de la famille Sardou. Davy déclare dans une interview accordée au Figaro : « Il y avait quelque chose de magique. Je n’ai pas choisi ce métier par atavisme, je ne me suis pas dit que je devais continuer la dynastie pour que mes proches soient fiers de moi. Jouer, c’était une envie. »
Bien qu’il ait toujours été particulièrement discret sur sa vie privée, Michel Sardou a vu sa fille Cynthia mise sous les feux de la rampe médiatique en 1999. La journaliste, qui allait rejoindre son véhicule le soir du 24 décembre 1999, est victime d’un viol collectif.
Elle raconte ce traumatisme dans le livre Appelez-moi Li Lou, paru en 2005. Si elle a, durant de longues années, pris de froides distances avec son père, elle lui témoigne aujourd’hui une grande reconnaissance pour l’avoir soutenue.
Michel Sardou est aujourd’hui cinq fois grand-père : ses petits-enfants se nomment Loïs (fils de Sandrine), Aliénor, Gabriel, Victor-Scott (enfants de Romain) et Lucie (fille de Davy).
Il est également notoire que Sardou a entretenu des relations cordiales avec le président de la République François Mitterrand, malgré des opinions politiques a priori opposées, qui l’a par ailleurs décoré de la légion d’honneur. Il entretient aussi une amitié avec l’ancien président Nicolas Sarkozy qui a assisté à son concert le 7 juin 2013 à l’Olympia, bien qu’il ait pris ses distances avec lui depuis.
Depuis les années 1970, il est passionné par les chevaux et le sport hippique. En 2011, il décide de s’impliquer dans ce domaine et achète peu à peu sept chevaux de course. L’un de ses chevaux remporte le Prix de Louvigny en 2015.
Après avoir habité en Corse, à Miami et à Megève, Sardou réside depuis 2010 dans un manoir du xvie siècle situé à Bénerville-sur-Mer, dans le Calvados, près de Deauville. Il possède une collection de près de deux mille livres anciens.
Opinions politiques
Bien qu’il soit toujours considéré comme un des principaux « chanteurs de droite »français
Michel Sardou cite Pierre Mendès France et François Mitterrand parmi ses hommes politiques préférés : « Mes hommes politiques préférés sont morts : de Gaulle, Mendès, Mitterrand ». Il aurait également milité en faveur de Georges Pompidou. Pour Sophie Girault, il serait un anarchiste de droite, campant le plus souvent des personnages hostiles à la « facilité des idéaux conventionnels »
Dans un entretien accordé à Paris Match le 23 janvier 1987, il assume être de droite : « Je suis jeune et pourtant je suis de droite. Je vous le dis. Je ne vois pas ce qu’il y a d’antinomique dans cette affirmation. Je le répète donc calmement : je suis de droite », bien qu’il refuse de se « définir uniquement dans ce concept de droite ».
Il poursuit en évoquant un positionnement négatif : « Quand j’affirme être de droite, c’est avant tout une réaction. Je hais le système socialiste au sens historique du terme. C’est-à-dire que j’accepte de vire dans ce qu’il a de primaire, un anti-soviétisme épidermique.
Je commence à me croire de droite à partir du moment où je ne peux pas être de gauche. ». Il précise ensuite que son acception de la droite correspond à un « individualisme moral et social » et à « la tentation de me croire responsable de mon existence », et en exclut toute forme de xénophobie ou de racisme. Il rejette ainsi toute accointance avec les personnalités Charles Pasqua et Jean-Marie Le Pen.
Michel Sardou émet un avis critique à propos de la classe politique actuelle, tous horizons confondus.
Il déclare aujourd’hui n’être « ni de droite, ni de gauche, mais chanteur populaire » et critique la mondialisation : « Aujourd’hui tu dépends d’un connard qui est à l’autre bout du monde, qui fait faillite et d’un seul coup 5 000 mecs en Provence sont au chômedu. Je n’aime pas cette mondialisation. Et le président ne peut pas y faire grand-chose ».
Ainsi, après avoir un temps soutenu Nicolas Sarkozy, il s’est finalement déclaré déçu par son action lors de son quinquennat, lui reprochant d’avoir beaucoup promis et peu tenu.
Des déclarations qui furent peu appréciées par l’intéressé et qui valurent à Michel Sardou d’être convoqué à l’Élysée (un jour férié), pour le lui faire savoir. « On s’est expliqués, je lui ai redit que j’attendais autre chose de lui, de sa politique. Je suis reparti et il me fait toujours la gueule. Il est très rancunier. »
Après cet épisode, il annonça en 2011 que pour la prochaine présidentielle, tout était possible, même qu’il vote à gauche, mais il vota blanc finalement.
Après l’élection de François Hollande, il annonce qu’il aurait finalement préféré un second mandat de Nicolas Sarkozy.
Il déclare en 2013 que « s’il avait 25 ans, il quitterait la France ». Concernant la gauche dans son ensemble, il affirme : « C’est pas la vraie gauche, c’est la gauche où il y a un malentendu. C’est à dire qu’avec la gauche les gens s’imaginent que les petits vont grandir et les gros vont maigrir et en fait, c’est les gros qui maigrissent et les petits qui maigrissent encore plus ».
Enfin il émet des réserves sur le système du suffrage universel, argumentant : « C’est le boulevard des promesses qui ne sont jamais tenues. N’importe qui peut se présenter. Moi, demain, si j’ai un peu de pognon, je m’inscris, je passe à la télé et je propose un programme, c’est ridicule »
Au revoir de Sardou à la chanson en vidéo
Sardou en Larmes
Sources Wikipedia / YouTube